Menaces et Protection
1
- Menaces
Actuellement,
26 espèces
d'Orchidées
sur les 34
présentes
en
Bretagne
sont sur
la Liste
rouge
armoricaine
des espèces
menacées
; seules 8
sont
communes
ou assez
communes,
et 4 espèces
de la
Liste
rouge régionale
sont présumées
disparues
(Cephalanthera
longifolia,
Dactylorhiza
majalis,
Orchis
simia,
Serapias
cordigera).
Plusieurs
types de
menaces pèsent
sur les
Orchidées
:
-
la
cueillette
(fleurs
coupées,
donc pas
de graines
produites,
mais il
reste la
partie
souterraine),
-
l'arrachage
(la
transplantation
est vouée
à l'échec,
car les
Orchidées
ne peuvent
vivre que
dans des
biotopes
bien précis)
; cette
pratique
est à
proscrire
totalement,
car
destructrice,
-
l'abandon
des
pratiques
agricoles
traditionnelles
(fauchage,
pâturage
extensif,
extraction
de tourbe,
…) ; le
retour à
la friche
provoque
la
disparition
des Orchidées
qui ne
peuvent se
maintenir,
face à la
concurrence
des autres
végétaux,
- la destruction des milieux : mécanique (piétinement, sur-fréquentation des dunes, drainage, labourage, enrésinement, constructions diverses, …), chimique (engrais, herbicides, insecticides, fongicides, décharges sauvages, pollution et eutrophisation de l'eau, et toutes formes de pollution en général).
Les Orchidées sont très sensibles aux variations de leur milieu, car elles ont besoin de conditions écologiques stables pour se développer ; à ce titre, elles constituent d'excellents bio-indicateurs.
2
- Protection
Parmi
les Orchidées
présentes
en
Bretagne,
5 espèces
jouissent
d'une
protection
nationale
(Hammarbya
paludosa,
Liparis
loeselii,
Orchis
coriophora,
Serapias
parviflora,
Spiranthes
aestivalis),
et 7 bénéficient
d'une
protection
régionale
partielle
ou totale
(Aceras
anthropophorum,
Coeloglossum
viride,
Neottia
nidus-avis,
Ophrys
passionis,
Ophrys
sphegodes,
Orchis
palustris,
Serapias
lingua).
La
cueillette,
l'arrachage,
le
transport,
le
commerce
et la
destruction
de ces espèces
sont
prohibés
et peuvent
être réprimés
par des
sanctions.
Comme
mesures
de
protection,
nous
pouvons
citer :
-
l'entretien
"en
douceur"
des bords
de routes,
souvent
riches en
Orchidées
(désherbage
chimique
à
proscrire
;
utilisation
du
fauchage mécanique
uniquement,
en
respectant
si
possible
les cycles
biologiques),
-
la
protection
des
milieux
les plus
riches et
les plus
fragiles
par des
arrêtés
de
protection
de biotope
préfectoraux,
des créations
de réserves,
des
acquisitions
foncières
par des
organismes
tels que
le
Conservatoire
du
littoral
(bords de
mer,
dunes,
…), la
F.C.B.E.
(Fédération
Centre
Bretagne
Environnement,
pour les
landes et
les tourbières
de l'intérieur
de la
Bretagne),
la
S.E.P.N.B.
- Bretagne
Vivante (réserves
en bord de
mer,
tourbières
et landes
de l'intérieur),
les
Conseils généraux
départementaux
(acquisitions
foncières
et gestion
des
sites), le
Conservatoire
Botanique
National
de Brest
(inventaires
et
recensement
des espèces),
la S.F.O.
(Société
Française
d'Orchidophilie,
recensement
et
cartographie
des espèces,
information
du
public),
- les aménagements concertés, par exemple ce parking récemment créé en bord de mer pour le tourisme d'été, mais implanté sur une station où poussaient Ophrys apifera et Anacamptis pyramidalis, et qui a été diminué afin de protéger une zone où les Orchidées pourront à nouveau s'épanouir ; leurs parties souterraines ne subiront plus ainsi une pression importante qui finirait par leur être néfaste.
- l'entretien des zones protégées à l'aide de pratiques agricoles non destructrices (fauchage, pâturage, …), en tenant compte de la phénologie des espèces pour leur permettre d'achever leur cycle annuel.
Cette protection nécessite une gestion des sites pour éviter l'envahissement et la banalisation de ces milieux, afin de maintenir une biodiversité importante, favorable non seulement aux Orchidées, mais à tout un cortège floristique et faunistique de l'écosystème.