La Bretagne, aux terrains principalement acides et siliceux peu favorables, possède néanmoins quelques espèces remarquables d'Orchidées, dont certaines protégées en France. Figure de proue de l'Europe, notre région est largement baignée par la mer. Grâce à son climat océanique doux et humide, elle est située au carrefour d'espèces septentrionales qui atteignent là leur limite sud (Dactylorhiza praetermissa…), et d'espèces méditerranéo-atlantiques qui remontent le long des côtes épargnées par le gel, atteignant ainsi leur limite nord : Neotinea maculata (présente aussi en Irlande), Ophrys passionis, Ophrys sulcata, Serapias lingua, Serapias parviflora… La plupart des 34 espèces présentes en Bretagne se rencontrent dans les dunes littorales, sur sable coquillier calcaire, notamment dans les dépressions dunaires humides qui hébergent quelques espèces notables : Liparis lœselii, dont la variété ovata, à larges feuilles ovales, sur la côte nord du Finistère (présente uniquement au Pays de Galles et dans le Nord de la France), Spiranthes aestivalis (que l'on trouve aussi dans certaines landes tourbeuses), Orchis coriophora, Orchis palustris… Les tourbières acides à sphaignes de l'intérieur abritent, quant à elles, une espèce rarissime : Hammarbya paludosa, véritable relique de l'ère glaciaire ; l'effectif breton constitue 80 % de la population française. L’étude de nos Orchidées indigènes va de pair avec la passionnante observation des divers pollinisateurs. Ici aussi, comme partout, les activités humaines font peser de lourdes menaces sur la pérennité des stations d'Orchidées, que diverses sociétés de protection de la Nature, telle la S.F.O., s'efforcent de préserver pour les générations futures. |